vendredi 2 décembre 2011

Sandy II

Les mots anciens me reviennent
Pourtant je ne les reconnais plus
C'est leur encre qui se fit tienne
C'est la couleur dont ils sont vêtus
Celle qui brasille dans tes yeux
Tout hésitante entre bleu et vert
Celle qui me ranime à son feu
Et me rafraîchit comme une eau claire

Que tu existes et que tu sois là
Et d'en voir la terre qui chavire
Non je n'en reviens toujours pas
Et je ne veux pas en revenir

Merci d'avoir su me rappeler
Le goût d'aimer à en perdre haleine
Que tout peut tenir en un baiser
Que la mort est encore lointaine
Et à quel point la mer est profonde
Comme cette brume inattendue
Qui me cache la laideur du monde
Et m'offre l'idée d'un ciel nu

Ce pays brûlant entre tes bras
Où le meilleur se passe du pire
Non je n'en reviens toujours pas
Et je ne veux pas en revenir

Je voudrais entrelacer nos vers
Comme nos lèvres et nos pensées
Les dire avec toi partout sur Terre
En toute langue écrite ou parlée
Nous raconterons la geste née
De ces tâtonnements incertains
Par lesquels nous nous sommes trouvés
Dans la pénombre d'un souterrain

Cette planète errante où nos pas
S'entrecroisèrent à n'en plus finir
Non je n'en reviens toujours pas
Et je ne veux pas en revenir

Ton souffle disperse aux quatre vents
Ce que je croyais inexorable
Car tu portes en tous tes mouvements
La grâce ardente d'un vent de sable
S'envolent avec quelques mots de toi
Mes angoisses aux allures de cage
Car tu tiens au creux de ta voix
La beauté d'une nuit d'orage

Cet astre inconnu où se fera
La lente moisson de nos désirs
Non je n'en reviens toujours pas
Et je ne veux pas en revenir

Je saurai toujours te retrouver
Mais oui : puisque la Terre est ronde
Laisse-moi quand même me cacher
Au creux de ta chevelure blonde
Je sais qu'il est pour nous accueillir
Tant de jours clairs et de nuits douces
Laisse-moi quand même me blottir
Au creux de ta chevelure rousse

Car ici le temps n'existe pas
Dans ce pays né de ton sourire

Dont je ne reviens toujours pas
Et dont je ne veux pas revenir

lundi 7 novembre 2011

Reiterin

Faute de pouvoir l'appeler "Chevalière" j'ai recours à une langue plus féministe, en l'occurrence
l'allemand, qui a le mérite de prévoir des féminins à la plupart des métiers.

vendredi 23 septembre 2011

La mort n'est pas une étrangère

J’ai asséché l’eau de mon corps
Avec des sels d’uranium
J’ai mis à la place de mon cœur
Une horloge au plutonium
Je n’en serai que plus ardent
Et d’une caresse invisible
Volée aux brasiers d’antan
Brûlerai vos chairs trop sensibles


Des langues humaines je n’ai gardé
Que celles que vous croyez déjà mortes
Je sais que vous les avez oubliées
De fait leur saveur n’en est que plus forte
Peut-être fus-je homme par le passé
Mais c’est sans importance aujourd’hui
Car me voilà enfin débarrassé
De cette importune biologie


Cette nuit sera la bonne
Je n’arrive plus à tenir
Vous avez gagné : j’abandonne
Je ne veux plus appartenir
J’ai libéré ma conscience
Du con qui croyait qu’il faut croire
Désormais rien n’a de sens
Sinon ce que je sais savoir


J’ai remplacé ma peau par de l’ébène
Toutes mes larmes par de la ciguë
L’air dans mes poumons par de l’hydrogène
Tout mon sang par du plomb fondu
Qu’importe l’âme et ses détours perfides ?
Ou le dieu né sur les bords du Nil
Drapé dans sa simplicité sordide ?
Car seule la matière est subtile.


De mon angoisse infatigable
Je ferai de méchantes lames
De mes erreurs inavouables
Tisserai des heures infâmes
Mes intangibles se faisant
Matière vivante ou morte
Même mes cauchemars d’enfant
Viendront me prêter main-forte


Plus besoin de votre sagesse amère
Ni d’encouragements fallacieux
Et je crains n’avoir jamais su quoi faire
De votre fameux juste milieu
Car je redoute fort qu’au milieu
De vos aveuglements et des miens
Il n’y ait en fait rien de très juste
Et qu’il n’y ait même juste rien


Et pour qui aurait à tort
Le regret les heures futiles
Où mon cœur souriait encore
Où j’étais encore fragile
Dans mes yeux vides j’ai versé
Cent jolies billes de mercure
À qui j’ai toujours envié
Son insaisissable nature


Métaux meurtriers aux noms de planètes
Terres rares qu’on ne voit plus sur Terre
J’étais déjà chose unique et parfaite
Me voilà maintenant devenu cher
Pour nourrir ma pensée d’abstractions
J’ai isolé par goût et par amour
Celles qui se mettent en équations
Et qu’on peut espérer résoudre un jour


J’ai vendu mon dernier souffle
Avec mes premiers émois
Et c’est sur ces portes de fer
Refermées derrière moi
Au sortir de l’humanité
Qu’enfin libre de ces chimères
Je peux écrire sans regret
"La mort n’est pas une étrangère"


vendredi 2 septembre 2011

Igra

Oui Vince... Ce dessin est fortement inspiré par Junji Ito, je l'avoue humblement.

mercredi 31 août 2011

Waldalbe

Je travaille très rarement au crayon sans encrer ensuite, mais ce dessin est une exception.

vendredi 26 août 2011

Chaomancienne


J'ai voulu donner à cette sorcière un habit inspiré des tenues traditionnelles roumaines... Il faut imaginer cette jeune fille comme une paysanne douée d'un talent magique lui permettant de dénouer un à un les fils du possible. Le noir est la couleur de Chaos l'Ancien, et c'est au pouvoir de ce Titan oublié qu'elle fait appel.