samedi 15 juin 2013

Suffisance


Tu n'as pas l'intention de blesser?
Sois tranquille : je le sais.
Cela te vient naturellement.
Même tes regrets sont des insultes à peine voilées.

Tu me traites comme tout un chacun?
Sois tranquille : je le sais.
C'est le monde entier que tu embrasses d'un mépris égal
Et tu le dis sans ambages avec une égale franchise
Sans doute devrais-je t'être reconnaissant de l'un comme de l'autre.

Tu ne comprends pas... ou au contraire tu comprends?
Sois tranquille : je le sais.
Tu comprends si bien que tu n'as pas besoin de me répondre
Il te suffit de répondre à l'envers de mes paroles
Ou même à ce que je n'ai jamais dit
À l'abri d'un théâtre de papier.

Moi qui m'étais juré de toujours laisser la porte ouverte
Je préfère quitter la demeure.

J'y laisse les fétiches de bois mort
Et les singes marionnettistes
Qui m'y remplaceront avantageusement.

Et surtout je te laisse le dernier mot.
Pourquoi me parler puisque tu te donnes la réplique?
Puisque tu te suffis à toi-même?
Je te laisse à ta suffisance
et me tairai désormais.