J’ai asséché l’eau de mon corps
Avec des sels d’uranium
J’ai mis à la place de mon cœur
Une horloge au plutonium
Je n’en serai que plus ardent
Et d’une caresse invisible
Volée aux brasiers d’antan
Brûlerai vos chairs trop sensibles
Des langues humaines je n’ai gardé
Que celles que vous croyez déjà mortes
Je sais que vous les avez oubliées
De fait leur saveur n’en est que plus forte
Peut-être fus-je homme par le passé
Mais c’est sans importance aujourd’hui
Car me voilà enfin débarrassé
De cette importune biologie
Cette nuit sera la bonne
Je n’arrive plus à tenir
Vous avez gagné : j’abandonne
Je ne veux plus appartenir
J’ai libéré ma conscience
Du con qui croyait qu’il faut croire
Désormais rien n’a de sens
Sinon ce que je sais savoir
J’ai remplacé ma peau par de l’ébène
Toutes mes larmes par de la ciguë
L’air dans mes poumons par de l’hydrogène
Tout mon sang par du plomb fondu
Qu’importe l’âme et ses détours perfides ?
Ou le dieu né sur les bords du Nil
Drapé dans sa simplicité sordide ?
Car seule la matière est subtile.
De mon angoisse infatigable
Je ferai de méchantes lames
De mes erreurs inavouables
Tisserai des heures infâmes
Mes intangibles se faisant
Matière vivante ou morte
Même mes cauchemars d’enfant
Viendront me prêter main-forte
Plus besoin de votre sagesse amère
Ni d’encouragements fallacieux
Et je crains n’avoir jamais su quoi faire
De votre fameux juste milieu
Car je redoute fort qu’au milieu
De vos aveuglements et des miens
Il n’y ait en fait rien de très juste
Et qu’il n’y ait même juste rien
Et pour qui aurait à tort
Le regret les heures futiles
Où mon cœur souriait encore
Où j’étais encore fragile
Dans mes yeux vides j’ai versé
Cent jolies billes de mercure
À qui j’ai toujours envié
Son insaisissable nature
Métaux meurtriers aux noms de planètes
Terres rares qu’on ne voit plus sur Terre
J’étais déjà chose unique et parfaite
Me voilà maintenant devenu cher
Pour nourrir ma pensée d’abstractions
J’ai isolé par goût et par amour
Celles qui se mettent en équations
Et qu’on peut espérer résoudre un jour
J’ai vendu mon dernier souffle
Avec mes premiers émois
Et c’est sur ces portes de fer
Refermées derrière moi
Au sortir de l’humanité
Qu’enfin libre de ces chimères
Je peux écrire sans regret
"La mort n’est pas une étrangère"
Avec des sels d’uranium
J’ai mis à la place de mon cœur
Une horloge au plutonium
Je n’en serai que plus ardent
Et d’une caresse invisible
Volée aux brasiers d’antan
Brûlerai vos chairs trop sensibles
Des langues humaines je n’ai gardé
Que celles que vous croyez déjà mortes
Je sais que vous les avez oubliées
De fait leur saveur n’en est que plus forte
Peut-être fus-je homme par le passé
Mais c’est sans importance aujourd’hui
Car me voilà enfin débarrassé
De cette importune biologie
Cette nuit sera la bonne
Je n’arrive plus à tenir
Vous avez gagné : j’abandonne
Je ne veux plus appartenir
J’ai libéré ma conscience
Du con qui croyait qu’il faut croire
Désormais rien n’a de sens
Sinon ce que je sais savoir
J’ai remplacé ma peau par de l’ébène
Toutes mes larmes par de la ciguë
L’air dans mes poumons par de l’hydrogène
Tout mon sang par du plomb fondu
Qu’importe l’âme et ses détours perfides ?
Ou le dieu né sur les bords du Nil
Drapé dans sa simplicité sordide ?
Car seule la matière est subtile.
De mon angoisse infatigable
Je ferai de méchantes lames
De mes erreurs inavouables
Tisserai des heures infâmes
Mes intangibles se faisant
Matière vivante ou morte
Même mes cauchemars d’enfant
Viendront me prêter main-forte
Plus besoin de votre sagesse amère
Ni d’encouragements fallacieux
Et je crains n’avoir jamais su quoi faire
De votre fameux juste milieu
Car je redoute fort qu’au milieu
De vos aveuglements et des miens
Il n’y ait en fait rien de très juste
Et qu’il n’y ait même juste rien
Et pour qui aurait à tort
Le regret les heures futiles
Où mon cœur souriait encore
Où j’étais encore fragile
Dans mes yeux vides j’ai versé
Cent jolies billes de mercure
À qui j’ai toujours envié
Son insaisissable nature
Métaux meurtriers aux noms de planètes
Terres rares qu’on ne voit plus sur Terre
J’étais déjà chose unique et parfaite
Me voilà maintenant devenu cher
Pour nourrir ma pensée d’abstractions
J’ai isolé par goût et par amour
Celles qui se mettent en équations
Et qu’on peut espérer résoudre un jour
J’ai vendu mon dernier souffle
Avec mes premiers émois
Et c’est sur ces portes de fer
Refermées derrière moi
Au sortir de l’humanité
Qu’enfin libre de ces chimères
Je peux écrire sans regret
"La mort n’est pas une étrangère"
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