Quelques dessins... et parfois quelques mots (copyright Nikos Leterrier). Some drawings... and sometimes writings. Algunos dibujos... y a veces palabras. Einige Zeichnungen... und manchmal Wörter. いくつかの絵...時々言葉も。Несколько рисунков... и слов иногда. Alcuni disegni... e a volte parole. Några ritningar... och ibland ord. Câteva desene... şi uneori cuvinte.
lundi 30 janvier 2017
mardi 24 janvier 2017
Pater Familias
La Douma a voté, le 11 janvier dernier, une loi visant à dépénaliser les violences domestiques, qui passeront au rang d'infraction. Cela m'a inspiré un petit sketche : "Pater Familias" Toute ressemblance avec une terrifiante réalité présente serait... gloups.
Personnages : Vladimir, Dimitri, Olga
L'appartement de Vladimir et Olga. Vladimir (une batte de baseball ensanglantée à la main), s'adressant à un placard.
V : Allez, Olia, sors de là! Arrête de faire la tête, quoi! ...Ah, tu m'énerves avec tes crises d'hystérie! Comme si j'allais te faire du mal! Tu sais bien que ce n'est pas bon pour toi, de m'énerver... (donne un coup de batte dans le placard) Sors de là, bon sang!
Coup de sonnette, Vladimir ouvre. C'est Dimitri le policier.
V : Mitia, comment ça va?!
D : Bien Volodia, bien! Dis-moi... les voisins m'ont dit...
V : Tu veux quelque chose? Du thé?
D : Non, pas de thé, je suis en service...
V : Alors du "thé" (il fait le signe des guillemets)
D : Ah, là je ne dis pas non...
Vladimir pose la batte et sort une bouteille. Vodka, deux petits verres cul-sec.
D : Qu'est-ce que je disais... Ah oui : les voisins ont appelé. On m'a dit que ça s'agitait un peu avec la patronne? (Vladimir fait un geste vague) Oui, oui, je sais ce que c'est, mais... (son téléphone sonne) Allô...Oui? Une nouvelle loi? Depuis quand? Le 11 janvier de cette année? Hm... Hm... (il raccroche) Bon, écoute, je suis vraiment confus... Il semble que les violences domestiques soient maintenant dépénalisées.
V : Dépénalisées? Tu veux dire que ce n'est même plus illégal de...
D : Si, si, bien sûr! Ça reste une infraction. Tu auras une amende à payer! (il sort un carnet de contraventions) Alors... (désignant la batte) C'est avec ça que...
V : Oui, je me suis affolé... Tu m'avais dit que tant qu'il n'y avait pas de traces, c'était bon, mais je n'avais pas de torchon mouillé sous la main...
D : Oui, oui, mais ça c'était l'ancienne loi. Maintenant, peu importe, marques ou pas marques... Bon, alors, l'outil, disons... article de sport... Et c'est arrivé souvent ces derniers temps?
V : Pourquoi?
D : Si ça se reproduit trop souvent dans l'année, ça peut entraîner des poursuites quand même.
V : Tant mieux, on est en début d'année! (ils rient tous les deux) Dis moi au fait... Domestique... Ça veut dire que ma fille est concernée aussi?
D : Absolument! Ça vient du latin "domus" qui veut dire "maison". Du coup...
V : Du coup... (coup de coude, ils rient encore)
D : Bon, sérieusement, tant que ça se passe ici, ça va... Évite quand même de la tabasser en pleine rue... surtout si t'es bourré. Je pourrais te coffrer pour ivresse sur la voie publique.
V : Bon, mais si je lui donne une tarte ici, mettons, et qu'elle valdingue sur le palier, pour aller s'écraser sur la porte du Père Dourakine en face... Est-ce que ça reste "domestique"?
D : Bonne question... Hm... Si tu lui as donné la tarte à l'intérieur, oui...
V : Et si je la jette par la fenêtre?
D : Du moment que tu ne le fais pas trop souvent dans l'année...
V : Et pour Katioucha? Mettons qu'un soir je sois un peu bourré... Tu vois, elle sort de la douche... Bon... Je vais pas te faire un dessin.
D : Pas de souci. Avec les enfants c'est pareil. La loi est conçue pour "préserver l'autorité parentale", parce qu'avant, ceux qui giflaient leurs enfants étaient envoyés en prison, tu vois...
V : Ah bon? Pas moi, en tous cas.
D : J'ai jamais vu ça non plus, mais ça doit être vrai. C'est une certaine Yelena Mizulina, présidente de la commission des affaires familiales à la Douma, qui a dit ça.
V : Ah ouais, ça en jette... Et elle est mariée Yelena Machintruc?
D : C'est peut-être elle qui tabasse son mari (ils rient tous les deux).
V : Bon, et mettons que si on manque un peu de thune tu vois... On propose au Père Dourakine, en face, de prendre un peu de bon temps avec la petite...
D : Ah ben là... Tu me poses une colle... Bon, je pense que si ça se passe chez toi, ça va.
V : Ah ouais, ça reste "domestique".
D : Exactement!
(la porte du placard s'ouvre, Olga sort, le visage en sang, saisit la batte et l'abat sur la tête de Vladimir, qui s'effondre)
D : Mais... Mais... Tu es folle!? Oh, mon Dieu! Il faut l'amener à l'hôpital! (il sort les menottes) Et toi tu vas...
O : Ben quoi? C'est plus "domestique"? (Dimitri s'immobilise, soudain terrifié) En tous cas, je peux t'assurer que ça n'est jamais arrivé avant. (elle soupèse la batte et s'adresse au public) Bienvenue dans la Russie de l'an 2017... cent ans après la Révolution d'Octobre.
Personnages : Vladimir, Dimitri, Olga
L'appartement de Vladimir et Olga. Vladimir (une batte de baseball ensanglantée à la main), s'adressant à un placard.
V : Allez, Olia, sors de là! Arrête de faire la tête, quoi! ...Ah, tu m'énerves avec tes crises d'hystérie! Comme si j'allais te faire du mal! Tu sais bien que ce n'est pas bon pour toi, de m'énerver... (donne un coup de batte dans le placard) Sors de là, bon sang!
Coup de sonnette, Vladimir ouvre. C'est Dimitri le policier.
V : Mitia, comment ça va?!
D : Bien Volodia, bien! Dis-moi... les voisins m'ont dit...
V : Tu veux quelque chose? Du thé?
D : Non, pas de thé, je suis en service...
V : Alors du "thé" (il fait le signe des guillemets)
D : Ah, là je ne dis pas non...
Vladimir pose la batte et sort une bouteille. Vodka, deux petits verres cul-sec.
D : Qu'est-ce que je disais... Ah oui : les voisins ont appelé. On m'a dit que ça s'agitait un peu avec la patronne? (Vladimir fait un geste vague) Oui, oui, je sais ce que c'est, mais... (son téléphone sonne) Allô...Oui? Une nouvelle loi? Depuis quand? Le 11 janvier de cette année? Hm... Hm... (il raccroche) Bon, écoute, je suis vraiment confus... Il semble que les violences domestiques soient maintenant dépénalisées.
V : Dépénalisées? Tu veux dire que ce n'est même plus illégal de...
D : Si, si, bien sûr! Ça reste une infraction. Tu auras une amende à payer! (il sort un carnet de contraventions) Alors... (désignant la batte) C'est avec ça que...
V : Oui, je me suis affolé... Tu m'avais dit que tant qu'il n'y avait pas de traces, c'était bon, mais je n'avais pas de torchon mouillé sous la main...
D : Oui, oui, mais ça c'était l'ancienne loi. Maintenant, peu importe, marques ou pas marques... Bon, alors, l'outil, disons... article de sport... Et c'est arrivé souvent ces derniers temps?
V : Pourquoi?
D : Si ça se reproduit trop souvent dans l'année, ça peut entraîner des poursuites quand même.
V : Tant mieux, on est en début d'année! (ils rient tous les deux) Dis moi au fait... Domestique... Ça veut dire que ma fille est concernée aussi?
D : Absolument! Ça vient du latin "domus" qui veut dire "maison". Du coup...
V : Du coup... (coup de coude, ils rient encore)
D : Bon, sérieusement, tant que ça se passe ici, ça va... Évite quand même de la tabasser en pleine rue... surtout si t'es bourré. Je pourrais te coffrer pour ivresse sur la voie publique.
V : Bon, mais si je lui donne une tarte ici, mettons, et qu'elle valdingue sur le palier, pour aller s'écraser sur la porte du Père Dourakine en face... Est-ce que ça reste "domestique"?
D : Bonne question... Hm... Si tu lui as donné la tarte à l'intérieur, oui...
V : Et si je la jette par la fenêtre?
D : Du moment que tu ne le fais pas trop souvent dans l'année...
V : Et pour Katioucha? Mettons qu'un soir je sois un peu bourré... Tu vois, elle sort de la douche... Bon... Je vais pas te faire un dessin.
D : Pas de souci. Avec les enfants c'est pareil. La loi est conçue pour "préserver l'autorité parentale", parce qu'avant, ceux qui giflaient leurs enfants étaient envoyés en prison, tu vois...
V : Ah bon? Pas moi, en tous cas.
D : J'ai jamais vu ça non plus, mais ça doit être vrai. C'est une certaine Yelena Mizulina, présidente de la commission des affaires familiales à la Douma, qui a dit ça.
V : Ah ouais, ça en jette... Et elle est mariée Yelena Machintruc?
D : C'est peut-être elle qui tabasse son mari (ils rient tous les deux).
V : Bon, et mettons que si on manque un peu de thune tu vois... On propose au Père Dourakine, en face, de prendre un peu de bon temps avec la petite...
D : Ah ben là... Tu me poses une colle... Bon, je pense que si ça se passe chez toi, ça va.
V : Ah ouais, ça reste "domestique".
D : Exactement!
(la porte du placard s'ouvre, Olga sort, le visage en sang, saisit la batte et l'abat sur la tête de Vladimir, qui s'effondre)
D : Mais... Mais... Tu es folle!? Oh, mon Dieu! Il faut l'amener à l'hôpital! (il sort les menottes) Et toi tu vas...
O : Ben quoi? C'est plus "domestique"? (Dimitri s'immobilise, soudain terrifié) En tous cas, je peux t'assurer que ça n'est jamais arrivé avant. (elle soupèse la batte et s'adresse au public) Bienvenue dans la Russie de l'an 2017... cent ans après la Révolution d'Octobre.
lundi 16 janvier 2017
Le mal de pendaison
Sitôt la nuit tombée,
Marche le Guérisseur.
Armé de son épée,
Il va là où l’on meurt.
Au pied de la potence,
Il regarde le ciel :
Trois pendus se balancent,
Trois jolies jouvencelles.
Il frappe ses mains grandes,
Les tire de leur somme.
La plus jeune demande :
-De quoi guéris-tu, l’homme ?
Le Guérisseur répond :
-Fille à langue sortie,
Du mal de pendaison,
Qui te fait rire ainsi.
Je sais miséricorde
Pour te rendre à la terre.
Je puis trancher la corde
Qui t’attire en Enfer.
-Et comment te paierai-je,
Sans or et de chair froide ?
-De trois flocons de neige,
Fille aux jambes si roides.
Mais le Prince accourt :
-Je te vois, Guérisseur !
Mange-fin, mange-tour,
Ce soir, c’est toi qui meurs.
Marche le Guérisseur.
Armé de son épée,
Il va là où l’on meurt.
Au pied de la potence,
Il regarde le ciel :
Trois pendus se balancent,
Trois jolies jouvencelles.
Il frappe ses mains grandes,
Les tire de leur somme.
La plus jeune demande :
-De quoi guéris-tu, l’homme ?
Le Guérisseur répond :
-Fille à langue sortie,
Du mal de pendaison,
Qui te fait rire ainsi.
Je sais miséricorde
Pour te rendre à la terre.
Je puis trancher la corde
Qui t’attire en Enfer.
-Et comment te paierai-je,
Sans or et de chair froide ?
-De trois flocons de neige,
Fille aux jambes si roides.
Mais le Prince accourt :
-Je te vois, Guérisseur !
Mange-fin, mange-tour,
Ce soir, c’est toi qui meurs.
mercredi 11 janvier 2017
Photos du vernissage
Quelques images du vernissage de samedi dernier... L'exposition dure un mois à l'Encre de Cthulhu, 6 rue Dugommier Paris XII. L'Encre de Cthulhu est un salon de tatouage/piercing et un vendeur et créateur de bijoux originaux, créés à partir de récupération d'objets aussi divers qu'improbables et, en dépit de ce que pourrait laisser penser sa désignation, vous n'y perdrez point de votre santé mentale.
lundi 9 janvier 2017
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