mercredi 27 août 2025

Seule est permanente la destruction : résumé de la partie du 20/06/25 (Terre Seconde)

     Ce qui suit est une évocation du déroulé de la partie du jeu de rôle Terre Seconde (www.terre-seconde.org) du 20 juin dernier, dans le cadre de la campagne "L'œuf du serpent de verre". Cela s'adresse essentiellement aux joueurs de la table. 


Extrait de la Chanson de Geste "Les Cinq Preux et la Cour des Damnés" :


Aux chimères du désert, non sans heurts,

Avaient survécu nos cinq voyageurs

Pour trouver le Tombeau du Janissaire,

Auquel aspirait leur coeur téméraire.

Car, si aux légendes s'en souvient bien,

Tchassovoï, le capitaine krovien,

Y gardait les secrets de son savoir :

Éveiller et contrôler les pouvoirs  

Des sang-mêlés et leur avoir transmis

L'usage du pentacle de l'esprit. 


Lors au seuil du sépulcre s'y trouva

L'enfant-démon libéré des Jaya,

Mais qui de Maïgora était natif :

Dragan à l'oeil torve et à l'esprit vif.

Devenu mage de l'Opritchnina,

Le fol sans hésitation leur narra

Qu'il y avait cherché nouvelle science

Pour de Chakra remédier à l'absence,

Que sur ses murs de bois étaient gravés

Du Roi Gilgamesh l'antique épopée. 


Ceci intéressa fort nos amis

Car, sur le corps d'un Opritchnik occis,

Ils avaient certaine lettre trouvée,

Signée de Chemislava l'assoiffée,

Du Tsar maudit seconde âme damnée.

La vampire écrivait qu'étaient cachées

Dans les versets de la geste antique,

Tous les secrets d'une étrange chronique

Par Devins de Znakhark-Krov rédigée,

Contant l'avenir et non le passé.


Ayant tout vu de ces temps troublés, 

Ces scribes y révélaient l'identité,

De ces corps humains servant d'épilogue

Aux scions de Bïelobog et Tchernobog.

Dragan parla tout autant aux héros

De fleurs et de fabuleux animaux,

De simples et d'enivrants champignons

Issus des jardins des enfants démons,

Jusqu'à ce que le Vïédoun le tuât

Car de ses Dieux il voulait le trépas.


Son histoire éclaira nos voyageurs :

Égaré dix-huit jours à l'intérieur

Du sépulcre, il avait eu tout le temps

D'en saisir structure et agencement.

Tel la Nef du Déluge, le Tombeau

Comportait six ponts et donc sept niveaux.

Ses longs murs imbus d'antique magie

Y découpaient neuf demeures, ainsi

S'offraient aux âmes vivantes et mortes

Soixante-trois salles, autant de portes.


Ils franchirent la première au hasard :

La porte de l'hirondelle qui part... 

Au centre d'un dédale ils affrontèrent

Trois tigres d'une furieuse colère. 

Une devise au sol on y lisait,

Celle des Kroviens perdus à jamais

Par les ténèbres et leur corruption:

"Seule est permanente la destruction"

Terrible mais vain avertissement

En ce lieu enseveli par les vents.


Oyez céans la singulière histoire 

Du labyrinthe et des quatre miroirs

Grand ouverts sur le passé de l'Empire :

L'un sur une carrière dont s'enfuirent

Maints esclaves meurtris par des démons,

Sur moult grimoires s'ouvrait le second,

Sur une simple rue le troisième,

Et sur les grands jardins d'or le quatrième. 

Les ayant franchis ils en ressortirent,

Et à l'ombre du Tombeau s'endormirent.

 

À l'aurore suivante, ils affrontèrent

Des alchimistes et leurs mercenaires,

En caravane partie d'Aïva 

Aux eaux de Tchernaïa Vaïna

Afin d'y vendre six jeunes captives.

Le Tombeau abritant un puits d'eau vive

En ce désert froid où le malheur frappe,

Il leur était prévu d'y faire étape. 

Lors ces marchands de chair et de labour

Se retrouvèrent captifs à leur tour.

mercredi 30 juillet 2025

À ceux qui me demandent si je crois en Dieu

 

Depuis que le cancer s'est invité dans nos vies, des gens que nous connaissons à peine se permettent de nous poser une question fort incongrue : ils nous demandent si nous croyons en Dieu. 
 
Puisque j'atteins la cinquantaine cette année, je puis grommeler que de mon temps on ne se permettait pas d'interroger qui que ce fût à ce sujet, car c'est une question privée, voire intime ou ça devrait l'être, dans une société censément laïque. 
 
Je n'ai jamais harcelé ou même seulement interrogé quiconque au sujet de ses croyances car cela ne me regarde tout simplement pas. 
 
Je n'ai jamais discriminé, agressé, verbalement ou autrement, quiconque en raison de tel ou tel accoutrement ou signe apparent de religiosité quelconque. 
 
Je n'ai jamais tenté de convaincre qui que ce soit de renoncer à ses croyances. 
 
Mais certains se croient autorisés à questionner ma croyance, à savoir l'athéisme. 
 
Franchement, j'ai aussi peu envie d'en savoir sur les convictions de tout un chacun que sur leurs préférences sexuelles. Ce n'est certes pas écrit sur mon front mais tout de même, si je m'apprête à poser une question intime à quelqu'un, j'ai la prévenance de lui demander son accord avant, par exemple avec un "Je peux vous poser une question personnelle?".
 
Le plus beau fut lorsque l'une de ces personnes si curieuses de mes convictions métaphysiques, après que j'eus répondu par la négative, me dit d'un ton docte avec la bouche en cœur : "Ah c'est parce que vous n'avez pas encore vécu de choses assez dures"...
 
Auparavant sans doute eussé-je tout simplement passé outre, mais l'expérience de bientôt deux années passées dans l'urgence permanente d'une course contre un destin relativement poissard (certes, il y a bien pire, nous ne sommes pas Gazaouis) m'a rendu beaucoup moins tolérant face aux emmerdeurs.
 
 
Ô croyants ! Taisez-vous !
Gardez la foi en vous
Comme un secret honteux,
Car s’il existe un dieu,
Il ne mérite alors
Que mépris et la mort.