Quelques dessins... et parfois quelques mots (copyright Nikos Leterrier). Some drawings... and sometimes writings. Algunos dibujos... y a veces palabras. Einige Zeichnungen... und manchmal Wörter. いくつかの絵...時々言葉も。Несколько рисунков... и слов иногда. Alcuni disegni... e a volte parole. Några ritningar... och ibland ord. Câteva desene... şi uneori cuvinte.
lundi 25 juin 2012
jeudi 21 juin 2012
lundi 18 juin 2012
mercredi 13 juin 2012
vendredi 8 juin 2012
En finir avec l'honneur
L'honneur est une forme de code moral, en général issu d'une culture particulière, et qui repose sur des valeurs individuelles précises. Ces valeurs sont justement purement individuelles, elles insistent sur le comportement de l'individu plutôt que sur les conséquences sociales de ses actions.
Tuer un homme peut par exemple dans la culture occidentale être honorable dans le cadre d'un duel à armes égales, mais sera déshonorant si l'un des deux fait usage de poison. En pratique le résultat sera le même : la victime sera morte, la raison de sa mort sera celle du duel dans les deux cas, mais l'usage du poison est considéré comme une déviance car c'est en fait la valeur guerrière pure de chaque belligérant qui doit être évaluée. Dans une société guerrière, l'aptitude au combat est la valeur morale essentielle, donc on donne raison à qui en fera montre au plus haut niveau. Si la société valorisait plutôt la furtivité et la dissimulation, l'usage du poison serait considéré comme honorable.
De même le respect de la parole donnée est souvent associé à l'honneur, même si ce respect de la parole donnée conduit à des actions particulièrement immorales ou stupides. Dans les sociétés archaïques sans droit écrit, le respect de la parole donnée devient naturellement un élément de stabilité indispensable et donc une valeur morale nécessaire. Dans un pays de droit écrit le respect de la parole donnée devient obsolète.
L'honneur exalte donc certaines qualités individuelles : le courage, la loyauté, la piété, l'intransigeance, le respect de la famille, l'indépendance... sans prendre en compte les conséquences concrètes des actions individuelles inspirées par ces qualités. C'est un code moral "égocentrique" voire "autiste" dans son refus de prendreen compte la dimension sociale et collective d'un code moral, né en principe de la nécessité de vivre ensemble.
Contrairement à ce qu'on peut parfois entendre de ci de là, l'honneur n'est pas en défaveur en cette aube du XXIème siècle. Quoiqu'étant un référentiel moral particulièrement archaïque puisque fondé sur la valeur individuelle sans point de vue collectif et social, l'honneur est très en vogue, mais sous une forme nouvelle.
La société ayant évolué on verra en effet assez peu souvent quelqu'un prêt à mettre sa vie en danger pour défendre le respect de la parole donnée, la tradition religieuse ou les liens du sang etc... hormis chez les nervis d'extrême-droite et fanatiques religieux. Mais une autre forme d'honneur, plus adaptée aux valeurs contemporaines, est apparue. Notre société exalte essentiellement deux valeurs : le spectacle et la consommation. Or on peut voir en effet des mannequins prêtes à se laisser mourir de faim pour ces valeurs, ou des racailles de banlieues prêtes à mettre leur vie en danger (et celle des autres...) pour posséder les biens qui excitent la convoitise de tous et que leur situation socio-économique place hors d'atteinte par des moyens légaux.
De clanique et familial, notre honneur est devenu spectaculaire et consumériste, mais il est toujours présent. Il sert encore de référentiel moral extrêmement simple où l'individu n'a qu'à suivre une certaine idée de la vertu individuelle sans jamais avoir à s'interroger sur la complexité de la société et des relations entre les hommes. On parle d'ailleurs souvent de "code d'honneur", comme si les questionnements moraux pouvaient être résolus à la manière d'un code de lois figées une bonne fois pour toutes, qu'on se doive d'appliquer à la lettre sans jamais remettre en cause l'esprit qui les anime.
L'honneur n'est finalement rien d'autre qu'un substitut de morale à l'intention de ceux qui souhaitent précisément fuir la réflexion morale. On peut être fier de n'avoir pas d'honneur, car cela signifie qu'on a le courage de me poser au quotidien les vraies questions morales, auxquelles aucune réponse automatique ne saurait convenir. L'honneur sert d'ailleurs en général à justifier des actions souvent profondément immorales. Le fait qu'on en parle beaucoup en temps de guerre ou que le terme "crime d'honneur" existe est à cet égard particulièrement révélateur, de même que l'usage de ce terme par les mafias. Il faut en finir avec cet archaïsme pour pouvoir entamer une réflexion morale qui puisse être à la fois individuelle et collective.
Tuer un homme peut par exemple dans la culture occidentale être honorable dans le cadre d'un duel à armes égales, mais sera déshonorant si l'un des deux fait usage de poison. En pratique le résultat sera le même : la victime sera morte, la raison de sa mort sera celle du duel dans les deux cas, mais l'usage du poison est considéré comme une déviance car c'est en fait la valeur guerrière pure de chaque belligérant qui doit être évaluée. Dans une société guerrière, l'aptitude au combat est la valeur morale essentielle, donc on donne raison à qui en fera montre au plus haut niveau. Si la société valorisait plutôt la furtivité et la dissimulation, l'usage du poison serait considéré comme honorable.
De même le respect de la parole donnée est souvent associé à l'honneur, même si ce respect de la parole donnée conduit à des actions particulièrement immorales ou stupides. Dans les sociétés archaïques sans droit écrit, le respect de la parole donnée devient naturellement un élément de stabilité indispensable et donc une valeur morale nécessaire. Dans un pays de droit écrit le respect de la parole donnée devient obsolète.
L'honneur exalte donc certaines qualités individuelles : le courage, la loyauté, la piété, l'intransigeance, le respect de la famille, l'indépendance... sans prendre en compte les conséquences concrètes des actions individuelles inspirées par ces qualités. C'est un code moral "égocentrique" voire "autiste" dans son refus de prendreen compte la dimension sociale et collective d'un code moral, né en principe de la nécessité de vivre ensemble.
Contrairement à ce qu'on peut parfois entendre de ci de là, l'honneur n'est pas en défaveur en cette aube du XXIème siècle. Quoiqu'étant un référentiel moral particulièrement archaïque puisque fondé sur la valeur individuelle sans point de vue collectif et social, l'honneur est très en vogue, mais sous une forme nouvelle.
La société ayant évolué on verra en effet assez peu souvent quelqu'un prêt à mettre sa vie en danger pour défendre le respect de la parole donnée, la tradition religieuse ou les liens du sang etc... hormis chez les nervis d'extrême-droite et fanatiques religieux. Mais une autre forme d'honneur, plus adaptée aux valeurs contemporaines, est apparue. Notre société exalte essentiellement deux valeurs : le spectacle et la consommation. Or on peut voir en effet des mannequins prêtes à se laisser mourir de faim pour ces valeurs, ou des racailles de banlieues prêtes à mettre leur vie en danger (et celle des autres...) pour posséder les biens qui excitent la convoitise de tous et que leur situation socio-économique place hors d'atteinte par des moyens légaux.
De clanique et familial, notre honneur est devenu spectaculaire et consumériste, mais il est toujours présent. Il sert encore de référentiel moral extrêmement simple où l'individu n'a qu'à suivre une certaine idée de la vertu individuelle sans jamais avoir à s'interroger sur la complexité de la société et des relations entre les hommes. On parle d'ailleurs souvent de "code d'honneur", comme si les questionnements moraux pouvaient être résolus à la manière d'un code de lois figées une bonne fois pour toutes, qu'on se doive d'appliquer à la lettre sans jamais remettre en cause l'esprit qui les anime.
L'honneur n'est finalement rien d'autre qu'un substitut de morale à l'intention de ceux qui souhaitent précisément fuir la réflexion morale. On peut être fier de n'avoir pas d'honneur, car cela signifie qu'on a le courage de me poser au quotidien les vraies questions morales, auxquelles aucune réponse automatique ne saurait convenir. L'honneur sert d'ailleurs en général à justifier des actions souvent profondément immorales. Le fait qu'on en parle beaucoup en temps de guerre ou que le terme "crime d'honneur" existe est à cet égard particulièrement révélateur, de même que l'usage de ce terme par les mafias. Il faut en finir avec cet archaïsme pour pouvoir entamer une réflexion morale qui puisse être à la fois individuelle et collective.
lundi 4 juin 2012
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