vendredi 8 décembre 2017

Répit

Un jour, un seul, de liberté,
Loin du venin mangeur d’idées.
Une seule nuit d’asile,
Sur une planète immobile.
Un jour de vérité pure, 
Sans cailloux dans ma chaussure.
Une heure de tranquillité 
Sans la male herbe du regret. 
Jour de fragilité permise, 
Sans peur en mon âme démise. 
Ce soir n’accueillera ni guerre,
Ni démence, ni arbitraire.

Un jour, un seul, sans mains coupées,
Sans os rompus, sans corps violés. 
Sans humiliations, sans ordures,
Sans pied écrasant ma figure,
Où nulle horreur ne puisse entrer, 
Ni la folie qui fait pleurer,
Ni celle qui pousse au crime.
L’espace d’un soupir infime
Sur la partition d’infamies
Qui s’étend jusqu’à l’infini, 
Égrainant son rythme inflexible 
En portées de cris inaudibles.

Un jour, un seul, sans la nausée 
De voir l’inepte gratifié.
Un instant piégé dans le verre
Et sur ma langue rien d’amer. 
Un jour, un seul, sans le vacarme 
Qui naît sur le fil de leurs armes.
Une heure noire de silence, 
Pour les questions sans repentance,
Sans pièges en guise de réponse,
Que l’ombre d’un doute et les ronces 
De ces mystères légitimes,
Qui hantent le monde et l’animent.

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