lundi 19 septembre 2016

dimanche 4 septembre 2016

Indifférence inespérée


Ces sourires en forme de pièges 
S’ouvrent sur vos âmes en vertige, 
Comme un abîme couvert de neige 
Ou une fleur privée de sa tige.

Vous penchant alors sur mon oreille, 
Vous donnez votre avis éclairé. 
Jamais je n’ai demandé conseil, 
Mais ma candeur vous fait pitié.

Comme les loups, j’ai faim de Soleil. 
Vous tissez pour moi comme pour eux 
Des liens étroits de soie vermeille,
Car vous savez tant, et moi si peu.


Vous savez voir au-delà du voile 
Et ce à quoi je peux aspirer. 
Vous savez la hauteur des étoiles 
Et ce à quoi je dois renoncer.

Et vos paroles envenimées
S’enroulent comme des nœuds coulants. 

Et vos langues, de sel parsemées, 
Dévorent la terre de mes champs.

Car si je vous avais écoutés
La plaine fût restée en sommeil 

Et jonchée de cadavres morts-nés, 
Si j’avais suivi vos conseils.

Car il n’est de pire violence
Que la vôtre, sournoise infection... 

Vous qui masquez votre malveillance 
D’importunes recommandations.

J’ai vieilli et ne vous entends plus. 
Ai-je gagné votre indifférence ? 
Sans doute m’estimez-vous perdu...

Moi

Je me régale de votre silence.