jeudi 23 février 2017

Spirale, ô Spirale!

Tes doigts crochus 
Comme des pièges 
Te lient aux murs 
Dedans ma tête. 

Où que je sois, 
Mon âme en flammes 
Tombe vers toi, 
Toujours plus bas, 

Car tu commandes 
Même aux planètes.
Mon ciel d'enfant 
Tombe sans cesse.

Spirale, ô Spirale!

Et quand je crois
Te capturer,
Toucher du doigt
Ton centre vrai,

Je n'ai trouvé 
Qu'un trou béant. 
Ma proie tuée 
N'est que néant. 

Je ne peux donc 
Ni te chasser,
Ni voir le fond, 
Ni t'échapper

Spirale, ô Spirale!
   
Mais qui donc souffre,
Si ce n'est toi? 
Le vent s'engouffre
Dans ton œil noir.

L'œil sans paupière
Ne dort jamais. 
Il est l'envers 
Et l'endroit même.

Tristesse honnie
Je te refuse.
Ma joie jolie
Reste recluse.


Spirale, ô Spirale !

Et tout se noie
Le beau, l’horrible, 

Dedans ta toile 
Presqu’invisible.

Je ne sais pas 
Comment sortir. 
Et tout s’en va 
À vau-l’eau pire.

Le jour se lève,
Ou la nuit tombe, 

Chaque heure blême 
Creuse ma tombe. 

1 commentaire:

  1. Magnifique et forte expression de cette souffrance, cette chute terrifiante sans fond “commandée” par l’inquiétante figure de la spirale. On reste bouleversé par l’idée de cet enroulement infernal autour d'un escamoteur qui se cache et s’éloigne.

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